La fibrose endomyocardique hyperéosiniphilique (ou endocardite de Loeffler) est une affection rare, de diagnostic difficile. La séméiologie IRM, bien décrite par Syed 2008 [1], est cependant relativement évocatrice grâce à l’aspect typique en 3 couches illustré ci-dessous : 1) myocarde sain à l’extérieur, 2) couche de fibrose endocardique intermédiaire et de manière plus ou moins nette 3) structures thrombotiques internes dans la cavité ventriculaire gauche.
Exemple d’atteinte apicale
Bilan d’une masse apicale du ventricule gauche chez une patiente de 74 ans, ayant présenté une endocardite aortique compliquée de méningite et d’AVC sylvien gauche. Aspect typique en 3 couches avec thrombus apical (flèche rouge). – Cf : voir Chang 2009 [2]
Exemple d’atteinte latérale
Patiente de 52 ans bilantée pour masse pseudo-tumorale de la paroi latérale du VG décelée en échographie. Contexte clinique d’anémie importante ayant nécessité des transfusions, amaigrissement, sueurs nocturnes ++, splénomégalie, polyadénopathies (biopsies cervicales négatives). Troubles de repolarisation aspécifique sur l’ECG standard. Thrombus VG échographique régressif sous AVK.
Deux examens IRM ont révélé un aspect similaire à 6 mois d’intervalle avec épaississement de la paroi latérale constitué par 1) le myocarde normal à l’extérieur, 2) couche intermédiaire sous endocardique en isosignal T1, hypersignal T2, defect en liseré sur l’imagerie de perfusion et hypersignal T1 post-gadolinium (flèches rouges). 3) en dedans, une structure thrombotique intracavitaire apparait en hyposignal (fleche bleue).
L’extension sous endocardique peut etre plus extensive, tapissant les deux ventricules . Des formes droites ont été décrites (Paydar 2007 [3]), ainsi que des atteintes biventriculaires (Salanitri 2005 [4])