L’inflammation péricardique peut résulter de multiples causes comportant la péricardite virale commune, le rhumatisme articulaire, la polyarthrite rhumatoide, la sarcoïdose, d’autres maladies de système en phase évolutive, les conséquences d’une irradiation thoracique… En théorie, un aspect hyperintense des feuillets péricardiques sur les séquences pondérées T2 pourrait révéler la présence de tissu inflammatoire oedématié. Cependant, la qualité technique des images T2 est parfois médiocre ; raison pour laquelle il est plus aisé de rechercher les signes inflammatoires avec des séquences pondérées T1 après injection de gadolinium.
Il importe d’insister ici sur l’apport singulier de l’IRM avec gadolinium pour objectiver l’inflammation des feuillets péricardiques (et éventuellement également du myocarde sous épicardique en cas de myopéricardite) car aucune autre technique d’imagerie ne permet de réaliser ces diagnostics aussi clairement (sauf le scanner qui offre un moins bon contraste tissulaire et qui est moins usité dans ces indications).
PERICARDITE SÈCHE
En l’absence d’épanchement, le diagnostic IRM n’est pas réalisable sans injection de gadolinium. En séquence pondérée T1, une légère prise de contraste péricardique homogène est habituelle après injection de gadolinium mais un hypersignal péricardique marqué avec épaississement péricardique signe la péricardite, comme on peut le voir sur l’exemple ci-dessous.
Autre exemple de péricardite sèche :
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Aspect épaissi ‘trop bien visible’ de l’ensemble des feuillets péricardiques, en hypersignal intense sur les séquences de rehaussement tardif post-gadolinium (flèches), traduisant une péricardite sans épanchement liquidien associé chez un patient de 64 ans. Noter sur la séquence ciné (à gauche) des plages en hyposignal hétérogène, cernées par les lignes en hypersignal correspondant aux feuillets péricardiques viscéral et pariétal, en rapport avec des franges graisseuses épicardiques. Noter également un hypersignal pulmonaire correspondant à une scissurite (flèche verte).
PERICARDITE AVEC ÉPANCHEMENT
En cas d’épanchement péricardique, une prise de contraste marquée du feuillet pariétal et du feuillet viscéral du péricarde indique un état inflammatoire (qui n’est pas obligatoire, par exemple dans l’épanchement chronique d’un myxoedème) – cf : voir par exemple Francone 2005 [1].
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Epanchement péricardique chronique sans caractère inflammatoire. Absence de prise de contraste des feuillets péricardiques sur l’imagerie T1 après injection de gadolinium (flèches rouges) | Epanchement péricardique inflammatoire attesté par l’hypersignal des feuillets péricardiques entourant l’épanchement (en hyposignal) sur cette coupe pondérée T1 (PSIR) post-gadolinium (flèches). |