Insuffisance aortique

IA (3)

Maladie de Marfan avec ectasie des sinus de Valsalva et insuffisance aortique

Patient de 42 ans, présentant une importante fuite aortique avec VG dilaté, sans bicuspidie, en rapport avec une maladie annulo-ectasiante dans un contexte de maladie Marfan. Une intervention de Bentall a été pratiquée.

Quantification par cartographie des flux

La quantification de l’insuffisance aortique s’exprime par le volume régurgitant et par la fraction de régurgitation.

La meilleure méthode pour quantifier l’insuffisance aortique repose sur la cartographie des flux ‘through plane’ au niveau de la racine aortique, ce qui permet de mesurer avec une seule acquisition les flux antégrade et rétrograde aortique. Cette approche est facile à mettre en ouvre et donne des résultats fiables.

De multiples validations de cette méthode ont été apportées au début des années 1990. Par exemple, Honda et al (Radiology 1993) [1], ont noté avec cette technique une variabilité inter et intra-observateur faible, de l’ordre de 1% et une bonne corrélation avec les estimations écho et aortographiques. La détermination de la fraction de régurgitation est optimale (SEE<3 ml) si la coupe de fluximétrie est positionnée juste au dessus du plan valvulaire, tandis qu’il existe une sous estimation si le plan de coupe est à distance du plan valvulaire (Chatzimavroudis et al [2] [3])

D’autres travaux ont confirmé la justesse et la bonne reproductibilité des mesures fluximétriques aortiques par rapport au volume d’éjection systolique du VG ainsi que la bonne concordance entre la mesure de la fraction de régurgitation par fluximétrie versus les approches volumétriques ([4],[5],[6]).

La mise en oeuvre de cette méthode est illustrée ci-dessous :

La fuite aortique est identifiée en cartographie de flux ‘in-plane’ (ciné du milieu en incidence parasternale grand axe avec jet triangulaire en blanc).Une séquence de cartographie de flux ‘through-plane’ est réalisée juste au dessus des valves aortiques (ciné de droite).

Les courbes fluximétriques ci-contre montrent le débit éjecté et le débit régurgitant.
Ici la fraction de régurgitation est de 30%.

Image:ia_curve_pater.jpg

Au total: intérêt certain de l’IRM pour quantifier l’insuffisance aortique

Critères classiques de sévérité de l’insuffisance aortique (cf: Klimczak [7]) ECHO IRM
Dilatation et hyperkinésie du VG (indic op si DTS VG > 55 mm ou FE diminuée <50%) +++ ++
Extension du jet régurgitant au dela de la mitrale (controversé) ++ +
Diamètre du jet à l’origine > 6 mm ++
Temps de demi-pression du flux régurgitant < 300 ms +++
Vitesse diastolique dans l’isthme aortique > 0,2 m/s ++
Critères de PISA : SOR > 30 mm2, VR > 50 ml ++
Fraction de régurgitation > 50% + +++
Hyperdébit aortique > 10 l/mn (si fonction systolique préservée) ++ +++

 

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