Valves/Méthodes IRM pour les valves

ECHO DE SPIN : MORPHOLOGIE

Les séquences en écho de spin produisent des images statiques ‘sang noir’ qui permettent une bonne analyse morphologique cardiaque. Il s’agit principalement des séquences turbo (une à 2 images par apnée avec bonne résolution spatiale) et Haste (une image à chaque battement cardiaque avec une résolution spatiale réduite).

Image:ES_EG_schoen.jpg Patiente présentant une maladie mitrale sévère avec oreillette gauche très dilatée.A : Image en (turbo) spin écho

B : même plan de coupe en écho de gradient (extrait d’une série ciné SSFP).

Les contrastes sont inversés entre ces deux séquences avec un aspect du pool sanguin en noir en écho de spin, tandis qu’il apparait en hypersignal (blanc) en écho de gradient (ciné).

Image:ES_CX_MAE.jpg Echo de spin (à gauche ) et cine-IRM (à droite), dont les contrastes sont inversés, sont complémentaires pour l’étude des structures anatomiques et des lésions valvulaires.Exemple de patient présentant une maladie annulo-ectasiante avec dilatation des sinus de Valsalva vers 50 mm et petite insuffisance aortique associée.

Les deux principales difficultés rencontrées dans l’étude des valves par IRM sont la finesse des structures valvulaires et la grande mobilité des feuillets valvulaires qui limitent la précision de l’imagerie. Par exemple, la recherche de végétations endocarditiques (très mobiles) n’est pas une bonne indication pour l’IRM cardiaque. En pratique, l’imagerie en écho de spin est moins utilisée que le ciné pour l’étude des valves.

CINE EN ECHO DE GRADIENT ‘CLASSIQUE’ : JETS VALVULAIRES

Les ancienne séquences de ciné-IRM en écho de gradient utilisaient des temps d’écho longs (TE 12 ms), en raison de la relative faiblesse des gradients de champs magnétiques qui étaient disponible aux alentours de 1990. Ces séquences d’écho de gradient (en respiration libre puis segmentées, en apnée) n’offraient pas une bonne qualité d’image. Le rapport signal/bruit était médiocre et les interfaces sang-myocarde étaient relativement flous. Cependant une intéressante séméiologie liée aux flux sanguins rapide était obtenue avec ces séquences à TE long. En effet, les spins en mouvement subissent un déphasage proportionnel au temps TE. Cette dispersion de phase des spins au sein même de chaque voxel où le flux sanguin est rapide entraine une perte de signal. Une signature des jets rapide est ainsi disponible sous forme de lignes de perte de signal (trainées noires), ce qui peut-etre comparé à l’extension des jets couleurs en échographie doppler couleur [1].

Image:GRE_signal_void.jpg Image:IA_IM.jpg
Insuffisance mitrale. Insuffisance aortique et fuite mitrale.

Avec ces séquences, les jets physiologiques (< 1m/s) n’entrainent pas de perte de signal mais les sténoses ou les fuites valvulaires (accélérant le flux jusqu’à plus de 5 m/s et créant des turbulences) apparaissent sous forme de zones de perte de signal (flèches rouges).

Ces plages de perte de signal révèlent bien les désordres hémodynamiques et offrent une cartographie qualitative intéressante (mais sans possibilité de quantification) des valvulopathies.

Exemples des jets pathologiques de perte de signal (ciné TE 12 ms) :

Insuffisances aortique et mitrale Fuites ao. et tricuspidienne Insuffisance tricuspidienne Sténose valvulaire aortique

L’effet de perte de signal s’accentue avec l’allongement du TE

Image:CIV_selon_TE.jpg Images systoliques, obtenues à des instants identiques du cycle, en écho de gradient ciné avec des TE distincts, chez une patiente avec petite communication interventriculaire. Le jet de perte de signal infundibulaire lié au shunt est plus étendue avec le TE long.

CINE SSFP : QUALITE OPTIMALE MAIS JETS MAL VISIBLES

Image:IAo_selon_TE_.jpg
Images diastoliques obtenues chez deux patients présentant des fuites aortique de gravité similaire (grade 2). En A : GRE avec TE 12 ms et en B : SSFP avec TE très court à 1.6 ms. Echo de gradient classique à TE long (TE 12 ms) laissant apparaitre une large perte de signal diastolique dans le VG. Cine SSFP à TE court (TE 1.6 ms) avec jet de perte de signal modeste quoique la fuite aortique soit similaire à celle de la figure précédente.

En pratique, les séquences ciné en écho de gradient sont désormais toujours pratiquée en SSFP car la qualité d’image est très supérieure à celle offerte par le ciné en écho de gradient ‘classique’. Ainsi, la séméiologie de perte de signal n’est elle plus aussi nettement apparente.

Nous verrons cependant que d’autres méthodes d’estimation et de quantification des fuites et des sténoses valvulaires pourront être utilisées. Il s’agit d’une part de la volumétrie des cavités cardiaques permettant de calculer les volumes éjectés par les ventricules droit et gauche (voir chapitre sur la fonction VG) et d’autre part de la fluximétrie avec les séquences de cartographie des vitesses, explicitée page suivante.

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