PRÉVALENCE DES LOCALISATION SECONDAIRES CARDIAQUES
Les tumeurs cardiaques secondaires sont 20 à 40 fois plus fréquentes que les tumeurs primitives. Des métastases cardiaques sont retrouvées à l’autopsie des patients traités pour cancer dans 2 à 18% des cas, selon les séries. (Monsuez et al, EMC Cardiologie, 11-048-C-10, 2008). Les mélanomes entrainent des métastases cardiaques le plus fréquemment (71%). Les localisations secondaires cardiaques sont observées – par ordre décroissant de 30 à 1O% environ – en cas de cancer bronchique, du sein, de l’oesophage, de l’utérus, ORL, du rein et des ovaires. Les lymphomes non hodgkiniens s’accompagnent de métastases cardiaques dans 13% des cas et les leucémies dans 6% des cas.
MODES D’EXTENSION AU COEUR
L’atteinte peut-être épi-péricardique avec alors fréquemment épanchement péricardique (généralement asymptomatique), dans un tiers des cas. Des exemples de lésions tumorales secondaires impliquant le péricarde se trouvent dans un autre chapitre. L’obstruction du drainage lymphatique expliquerait ces épanchements, fréquents en cas de tumeurs bronchiques, oesophagiennes et mammaires
L’atteinte cardiaque peut se faire par propagation de voisinage en cas de tumeurs bronchiques ou médiastinales (A), par voie hématogène en cas de métastases à distance (cf: métastase intra-myocardique d’un cancer ORL illustrée en B), par voie lymphatique ou veineuse prenant les cavités cardiaques droites comme dans les exemples ci-dessous d’extension d’un EOA utérin enclavée dans l’infundibulum (C) ou de tumeur de Grawitz envahissant l’oreillette droite (D).
MÉTASTASE CARDIAQUE A DISTANCE
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Envahissement tumoral de la paroi latérale du VG avec hypersignal T2 (séquence STIR) et hypersignal post-gadolinium (PSIR) chez un patient de 49 ans aux antécédents de séminome une quinzaine d’année auparavant avec récidive l’année précédente, traitée par chimiothérapie et extension sous forme de nodules pulmonaires et de métastase cérébrale traitée par radiothérapie. La paroi latérale infiltrée est hypokinétique avec FEVG abaissée à 54%.
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IRM cardiaque effectuée chez un patient de 48 ans en raison d’un aspect suspect de thrombus apical décelé en échographie dans les suites de plusieurs accidents emboliques systémiques : ilio-fémoral (désobstrué), mésentérique et rénal. Contexte d’EOA colique opéré et d’hépatectomie partielle pour métastases hépatiques. L’examen IRM retrouve un petit résidu thrombotique apical mobile (ciné), sans anomalie de la contraction segmentaire et révèle 2 foyers d’hypersignal pathologique post-gadolinium, enchassés dans l’épaisseur du myocarde, en inféro-latéral distal et en antéro-basal, en faveur de vraisemblables métastases cardiaques (flèches).
Récidive de rhadomyosarcome de la valve mitrale 6 mois apres resection tumorale et remplacement valvulaire mitral par une prothèse mécanique. Trois petites lésions punctiformes suspectes de métastases sont mises en évidence sur l’imagerie T1 post-gadolinium (flèches).